Je partage avec vous les quelques étapes qui mènent à la réalisation d’un planche, ou plutôt, d’une demi planche pour cet exemple précis.

Une fois que je me suis assuré de bien saisir les attentes du scénariste, je m’emploie à réaliser un tout premier storyboard ( rough sketch )afin de mettre en images le découpage de la page. 

À cette étape, inutile de trop pousser le dessin. Quelques traits jetés rapidement sur une demi feuille 8,5 x 11 pouces ( environ la moitié d’un A4 ) font le travail. Je choisis les plans et installe les grandes lignes de la page. Tant d’ajustements peuvent survenir que cela ne sert à rien de s’investir sur la qualité du dessin.

DruidesT6-pzz1.jpg

Première étape, celle du “Rough sketch”.

Pour la deuxième étape, je fais une impression en bleu très pâle de mon “rough sketch” approuvé par le scénariste. Là, au crayon, je m’applique à préciser le dessin, m’attarde sur les détails et les attitudes des personnages. Le tout est réalisé sur une feuille 11 x 17 pouces ( environ du A3 ) J’envoie ensuite le dessin afin de le faire valider par le scénariste.

DruidesT6-pzz2.jpg

Deuxième étape, le storyboard abouti.

À la troisième étape, je sépare ma planche en deux, et fais deux impressions en bleu pâle sur un carton souple. Au crayon ( Eh oui, je ne fais pas d’encrage ), j’affine encore plus le dessin car il s’agit maintenant du trait final, celui que l’on verra imprimé dans l’album. La planche est ainsi réalisée sur deux cartons format B4. À cette étape, il n’est plus censé y avoir de changement ( quoique ça dépend des scénaristes :0) ). 

DruidesT6-zz3.jpg

Troisième étape, le trait final.

J’envoie ensuite la planche au trait final à un assistant qui se chargera de préparer les aplats couleurs. C’est à dire, de délimiter grosso modo les plans ainsi que les éléments du dessins avec des couleurs en aplat. Le choix des couleurs est peu important car je retravaillerai toute la surface en peignant avec Photoshop. Mais la réalisation des aplats couleurs est importante car elle me fait gagner énormément de temps afin de sélectionner et d’isoler rapidement certaines parties de mon dessin au moment d’appliquer les couleurs finales. Ne me reste plus qu’à installer les ambiances, lumières et ombres et à donner vie à la planche.

DruidesT6-pzz.jpg

Dernière étape, la couleur numérique.

Voilà, j’espère que ça a répondu à quelques unes de vos questions.

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7 commentaires

  1. Bonjour Jacques

    Article tres interessant qui montre bien l’evolution du trait au cours de la vie de la planche.

    J’ai neanmoins une petite question pourquoi avoir choisi cette methode de travail (une mise en couleur informatique) plutot qu’un encrage + mise en couleur directe comme vous l’aviez fait pour
    les contes de l’Ankou?

    ++

    Matthieu

     

     

  2. Lorsque l’on m’a approché pour travailler sur les Druides, c’était après avoir vu certaines de mes planches des Contes d’Outre-tombe. J’avais fait alors quelques tests encrés mais on trouvait
    qu’ils n’avaient pas la même saveur que sur mes contes. J’ai alors expliqué que sur les Contes, il n’y avait pas d’encrage mais bien un crayonné qui laissait toute la place à la couleur. Sans
    couleurs, mon dessin n’existe pas vraiment. Par contre, j’envisage dan un avenir rapproché, de passer à l’encrage, ne serait-ce que pour changer un peu la dynamique de travail et tenter
    d’explorer autre chose.

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